Rencontre : Elle a photographié les paysans de chez nous

Victorine Alisse était en résidence dans l’agglo briochine début janvier pour le Photo Festival. Son thème : l’agriculture et la transmission.

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« Je me sens connectée au territoire et complètement détendue, confie Victorine Alisse, en résidence photo depuis quelques jours dans l’agglo. C’est la première fois que je m’accorde autant de liberté : explorer, travailler essentiellement à l’instinct… » Tout en suivant, bien sûr, son sujet : la transmission dans le monde agricole.

« Je prends la voiture et je m’aventure dans des petits villages. Je m’arrête dans des cafés, des restos, je suis un tracteur jusqu’à la ferme… Je prends le temps de rencontrer les gens, de recueillir leurs réalités sans porter de jugement et sans les ranger dans des cases. » C’est ainsi que de passage à Saint-Quay-Portrieux, Victorine Alisse a embarqué sur l’Alcyon 2 avec des pêcheurs. « Ça n’était pas du tout prévu, mais la pêche, c’est comme l’agriculture : elle nourrit », sourit la jeune femme.

Victorine Alisse, 30 ans, n’est photographe professionnelle que depuis 3 ans, mais elle n’en est pas moins talentueuse. Elle a notamment reçu le Prix Caritas Photo Sociale 2021 pour Au grand air, une discussion photographique avec JS Saia sur la vie dans la rue.

C’est sa sensibilité et son empathie qui l’ont menée au photojournalisme. « Après une licence en économie-finances, je me suis orientée vers l’humanitaire et les relations internationales », raconte celle qui est désormais installée à Ramallah (Palestine). En mission en Amérique latine, « j’ai ressenti le besoin de prendre tout le temps des photos et de consigner mes expériences dans un carnet de bord. Ça a été le déclic ! »

Ensuite, ce sont les rencontres qui, le plus souvent, créent ses sujets. Celui réalisé pour le Photo festival est né d’une discussion avec sa grand-mère maternelle. « Elle m’a confié que, malgré les apparences, mon grand-père avait mal vécu de devoir céder la ferme, explique Victorine Alisse, petite-fille de paysans côtés maternel comme paternel . Cela m’a donné envie de photographier les agriculteurs autour de la maison familiale, dans le Nord, et de recueillir leurs témoignages. » Ce projet, intitulé « On avait tous un paysan dans la famille », s’est ensuite poursuivi dans l’agglo de Saint-Brieuc. Son volet breton, intitulé « À la sueur de leur front » est à découvrir au Photo Festival, du 15 avril au 27 août.